Choupette fait le buzz sur Internet !

Le Roi Karl est mort, laissant derrière lui sa chatte birmane à qui il a souhaité léguer une partie de sa confortable fortune.

Ce n’est pas nouveau, les chats sont des stars. A la maison comme sur Internet, ils font passer des messages plus ou moins sérieux de façon plus ou moins humoristique. Dans un registre un peu différent, Choupette, la chatte et riche héritière de l’excentrique et géniale icône de la mode, Karl Lagerfeld, ne fait pas exception. 

Internet ou pas, de tout temps, les chats ont occupé une place particulière dans le cœur des humains. A mi-chemin entre anthropomorphisme et théomorphisme, l’histoire a surtout retenu que dans l’Égypte ancienne, les chats, les « mious » en égyptien de l’époque, tenaient une place toute particulière dans le cœur et l’esprit du peuple. Érigés au rang de chats sacrés, ils avaient tous les droits et porter atteinte à leur intégrité physique était considéré comme un crime de lèse-majesté. Lorsqu’ils décédaient, les Égyptiens les momifiaient, les enterraient dans un cimetière dédié exclusivement aux précieux félins, quand ils ne leur donnaient pas une place de choix dans leurs mausolées pointus, et leur consacraient une journée de deuil au même titre que pour les membres de leur famille. La plus célèbre chatte de l’époque est sans conteste Bastet, cette déesse à tête de chat qui, au panthéon des dieux égyptiens, officiait en tant que déesse de l’amour et de la tendresse et était considérée comme la protectrice de l’Humanité. 

Et donc, excentrique, Karl Lagerfeld ? quand, en 2015, il déclare allongé sur le divan rouge de Fogiel, que sa chatte Choupette « a sa propre petite fortune » et qu’il « met de côté pour elle tous les bénéfices des publicités auxquelles participe le majestueux félin » !

Aux uns et aux autres, adorateurs des chats ou pas, le soin de se faire une opinion. Certains trouveront ça surréaliste, voire stupide, mais les amoureux des chats seront moins catégoriques et auront l’œil moins moqueur, en se disant qu’ils n’auraient peut-être pas dédaigné vivre au temps des pharaons…

Laissons de côté pour l’instant Karl Lagerfeld et les Égyptiens et posons-nous la question. A l’heure où l’on parle de bien-être animal, où il y a de plus en plus d’évidence scientifique à propos du bien-être physique et moral que nous procurent nos compagnons à quatre pattes, n’est-il pas tout à fait humain et légitime de se demander ce qu’il adviendra d’eux si nous venons à disparaître avant eux ?

A la question de savoir si on peut léguer sa fortune à son chat, vous aurez plus que probablement répondu non. Aux États-Unis, la question ne se pose plus depuis que Bubbles, le chimpanzé de Michael Jackson a hérité de 2 millions de dollars et d’un splendide manoir. Il va sans dire que les exemples outre atlantique sont nombreux et que les américains ne se sont pas fait prier pour en faire un business florissant. Le vieux continent est sans doute plus pragmatique et tant en France qu’en Allemagne et en Belgique, il n’est pas possible de désigner son animal de compagnie comme légataire universel. Et d’ailleurs, à moins que l’évolution des technologies et l’intelligence artificielle ne nous permettent de décoder le langage félin, comment ferait un chat pour disposer de sa fortune ? En attendant donc, il est peut-être opportun de suggérer à vos clients – si ce n’est déjà fait – de désigner un proche pour s’occuper de leur animal favori en lui laissant de quoi assurer son bien-être et de faire un petit geste pour la cause animale en général en faisant un don à une association.

Au-delà de sa mort, Karl Lagerfeld réincarné en Choupette et comme s’excusant d’avoir porté aux nues sur les « catwalk » et dans les défilés, des jeunes filles nues sous des peaux de bêtes mortes, secoue à sa façon nos neurones et nos consciences, et porte désormais bien haut la cause du bien-être animal.

 

(Photo d'illustration)