L'UE va évaluer l'efficacité de sa stratégie en matière de bien-être animal

La Commission européenne va procéder à une évaluation de sa stratégie en matière de bien-être animal.

Cette décision d’évaluation de la stratégie 2012-2015 fait suite à une recommandation formulée l'année dernière par la Cour des Comptes Européenne (CCE).

Dans un rapport publié en novembre 2018, la CCE a conclu que les actions de l'UE visant à améliorer le bien-être des animaux avaient porté leurs fruits dans certains domaines, mais que des faiblesses persistaient dans l'application de normes minimales. Il y est déclaré qu'il est possible d'améliorer la coordination avec les contrôles de conditionnalité et que les ressources financières de la politique agricole commune pourraient être mieux utilisées pour promouvoir des normes plus strictes en matière de bien-être animal.

Des faiblesses ont été constatées dans en matière de bien-être des animaux de rente (la caudectomie systématique des porcs, en particulier), pendant le transport (respect des règles sur le transport à longue distance et le transport d’animaux en mauvaise santé) et lors de l’abattage (utilisation de la dérogation pour abattage sans étourdissement et procédures d'étourdissement inadéquates).

Les auditeurs ont constaté un conflit entre le bien-être animal et l'intérêt des éleveurs qui supportent un coût plus élevé à court terme pour améliorer leurs pratiques en matière de bien-être animal. Toutefois, les auditeurs ont déclaré que l'application de normes plus strictes entraînait une réduction du taux de mortalité des animaux, ce qui serait rentable pour les agriculteurs à long terme.

La CCE déclare : "L’évaluation estimera dans quelle mesure la stratégie a atteint ses objectifs et s’ils sont pertinents et cohérents aujourd’hui. Elle examinera également son efficacité et vérifiera si sa stratégie complète utilement les efforts nationaux dans ce domaine".

Dans le cadre de l'évaluation, les parties prenantes sont invitées à faire part de leurs commentaires sur la stratégie dans le cadre d'un processus de consultation actuellement ouvert et se terminant le 14 juin 2019.

Trois organisations ont déjà transmis leurs commentaires à la Commission Européenne, dans des documents accessibles au public.

Une société française non identifiée a déclaré que la mise en œuvre des politiques de l'UE posait des difficultés "pour de nombreuses raisons, mais en particulier parce que les politiques vont en réalité directement à l'encontre de déterminants économiques très puissants".

"Il est très inquiétant de constater que la base de coûts des éleveurs de l'UE s’écarte de plus en plus du marché mondial", ajoute cette société. "À cet égard, les indicateurs axés sur les animaux sont assez importants afin de tenter de concilier bien-être animal et productivité. Nous pensons que la Commission a commencé ses travaux dans ce domaine mais devrait à l'avenir rester très prudente pour rester proche de ce concept. Elle doit aussi proposer des solutions qui n'augmentent pas les coûts pour le secteur de l’élevage européen."

 

Source : Animal Pharm

Photo : Andrew Martin - Pixabay