Les scientifiques ont isolé le virus de la grippe aviaire hautement pathogène de sous-type H5N1 dans l'urine de chats après l'ingestion de lait cru.
Le 16 juillet 2025, des chercheurs du Centre de diagnostic en santé animale de l’Université Cornell ont publié dans la revue Emerging Infectious Diseases des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) les résultats d’une étude dans laquelle ils ont réussi à isoler le virus de la grippe aviaire hautement pathogène (IAHP), sous-type A(H5N1), dans l’urine d’un chat après l’ingestion de lait cru.
Selon l’étude, en novembre 2024, trois chats domestiques du sud de la Californie, aux États-Unis, ont été infectés par le virus H5N1 après avoir consommé du lait cru commercial contaminé, acheté entre le 17 et le 23 novembre. Deux d’entre eux, âgés de 14 et 4 ans, sont morts entre le 28 et le 30 novembre. Le troisième, âgé de 5 ans, a survécu grâce à un traitement antiviral à base d’oseltamivir. Les lots de lait concernés ont ensuite été retirés du marché par le Département de la santé publique de Californie, après confirmation de la présence du virus H5N1 de génotype B3.13.
Le chat survivant a développé des signes neurologiques sévères, notamment une fièvre de 40,1 °C, une ataxie, une parésie des membres postérieurs ainsi qu’une perte temporaire de la vision. Les chercheurs ont réussi à isoler le virus H5N1 dans l’urine de l’animal par RT-PCR. L’infection a ensuite été confirmée par isolement viral dans des œufs embryonnés de poule et par séquençage complet du génome.
Par ailleurs, ils signalent que le chat a développé une réponse immunitaire robuste, avec un titre d’anticorps neutralisants de 1:1 024. Un quatrième chat vivant dans le même foyer, mais qui n’avait pas consommé de lait cru, est resté sain et séronégatif, ce qui confirme l’absence de transmission horizontale entre félins.
"Ce rapport constitue la première preuve scientifique d’une infection par le H5N1 chez des chats domestiques à la suite de la consommation de produits laitiers crus contaminés", soulignent les auteurs.
Les résultats mettent en lumière les risques que représentent les produits laitiers non pasteurisés pour la santé animale comme pour la santé humaine, en particulier dans un contexte de forte circulation du virus H5N1 au sein du cheptel laitier aux États-Unis. Les séquences génomiques complètes du virus ont été déposées dans la base de données GenBank afin de faciliter de futures recherches épidémiologiques.