Les animaux de compagnie sont bons pour la santé ! (Partie 2)

En tant que vétérinaire – et très probablement aussi propriétaire d’un ou plusieurs animaux de compagnie, vous savez combien de plaisir et d’affection un animal peut apporter à son maître. Mais il peut aussi apporter beaucoup plus. Les animaux de compagnie jouent en effet un rôle économique dans notre société.

Ce deuxième article résume quelques faits, chiffres et avantages sanitaires/économiques relatifs aux animaux de compagnie, spécialement chez les personnes âgées. Il est basé sur la dernière conférence « Pets are Good for EU » de 2017.

La population européenne est vieillissante.

En 2018, 29% des Européens auront plus de 50 ans, et en 2050, il y aura plus de personnes âgées que de jeunes.

S’il est satisfaisant de voir la médecine offrir une vie meilleure et plus longue à la population, il est aussi évident que cette situation va faire pression sur la sécurité sociale, et sur les familles en général, dont la taille et les liens ont tendance à s’amenuiser. L’ancienne génération redéfinit la signification du mot « vieillesse » en étant beaucoup plus active et présente dans la société qu’auparavant. En conséquence, les gouvernements vont devoir développer une nouvelle vision et mettre en place des politiques pour satisfaire le désir de nos parents et grands-parents de garder une bonne qualité de vie.

Comment la possession d’un animal de compagnie peut-elle contribuer positivement aux systèmes de santé et de sécurité sociale ?

La recherche (1) et des études académiques montrent que la possession et l’interaction avec un animal de compagnie permettent de « mieux vieillir » en restant actif.

1. Bienfaits sur la santé physique

Les animaux de compagnie contribuent à une vie plus longue et plus saine de leur propriétaire. Ils encouragent l’activité physique et améliorent donc la santé cardiovasculaire tout en réduisant les risques liés à l’immobilité. Les propriétaires âgés de chiens ont deux fois plus de chances de maintenir leur mobilité au fil du temps (2).

2. Bienfaits psychologiques

Prendre soin d’un animal de compagnie aide à réduire le stress et l’anxiété, apporte une compagnie fidèle et réduit les effets de la solitude et de la dépression, particulièrement après un deuil.

3. Avantages sociaux

Les animaux de compagnie, en particulier les chiens, stimulent les personnes âgées à sortir de leur logement et agissent comme un terrain d'entente pour susciter une conversation. Les propriétaires plus âgés d'animaux ont plus de liens sociaux et sont plus actifs dans la société que les non-propriétaires.

4. Bénéfices économiques

Grâce aux avantages physiques, psychologiques et sociaux, les personnes âgées dépendent moins de la sécurité sociale.

En Allemagne, les économies réalisées par le système de santé grâce aux animaux de compagnie se sont élevées à 5,6 milliards d'euros en l'an 2000, alors qu'elles ont été estimées à 2,5 milliards de livres par an au Royaume-Uni (3).

En outre, la possession d'animaux de compagnie contribue à l'économie, à travers la production et la vente d'aliments, la santé animale et les services vétérinaires.

Mais il existe malheureusement encore des obstacles à la possession d'animaux de compagnie pour les personnes âgées.

La possession responsable d'un animal coûte de l'argent. Des facteurs environnementaux, tels qu'un manque d'espaces verts ou de sécurité, entravent aussi la possession d'animaux.

De plus, les animaux de compagnie ne sont pas toujours autorisés dans les logements en location, et encore moins dans les hôpitaux et les maisons de retraite, ce qui oblige les personnes âgées à devoir les donner à l’adoption ou pire, à un refuge, lorsqu'ils déménagent ou lorsque les règles changent.

Besoin de sensibilisation, de débat européen, de lignes directrices et de politiques élaborées par les États membres.

De toute évidence, il est nécessaire de déployer des efforts concertés et cohérents pour sensibiliser les politiciens, les institutions, mais aussi les professionnels de la santé et vétérinaires, les soignants et les gestionnaires de logements.

Le succès dépendra aussi des institutions européennes, qui devront fixer une direction commune, et des États membres censés développer des lignes directrices et des politiques cohérentes. Les prestataires de soins devront quant à eux inclure la possession d'animaux de compagnie et l'interaction dans le cadre de leur mission.

La priorité absolue doit être donnée à la possibilité de vieillir en bonne santé et assurer ainsi la qualité de vie des personnes (4). Étant donné que la possession d'animaux de compagnie peut réduire le coût du vieillissement pour les systèmes de santé nationaux, les décideurs devraient être encouragés à s'impliquer.

L'animal de compagnie doit faire partie intégrante des soins de santé pour assurer l'accès et le financement. Des protocoles et des normes de qualité doivent être formulés et être inclus dans la formation des professionnels de la santé.

De nombreux travaux de recherche sur l'interaction homme-animal ainsi que sur les animaux de compagnie en matière de vieillissement actif ont déjà été développés par des universitaires, des instituts nationaux de santé et l'industrie. D'autres projets de recherche seront achevés au cours des deux prochaines années.

Conférenciers et panélistes

Heinz K. Becker (MdPE, PPE, Autriche), Myriam Cohen (Présidente régionale Mars Petcare Europe), Prof. Marie-José Enders-Slegers (Université ouverte des Pays-Bas), Dr. Sandra McCune (Responsable scientifique, Interaction homme-animal, Centre WALTHAM pour la nutrition des animaux de compagnie), et le Dr Elizabeth Ormerod.

Source : conférence « Pets are Good for EU » (Bruxelles, Bibliothèque Solvay, 04/05/2017) www.petsrgood4eu.eu

Références : (1) Mars’ WALTHAM Centre for Pet Nutrition, (2) Dr. Sandra McCune, (3) Myriam Cohen, Regional President of Mars Petcare Europe, (4) MEP Heinz K. Becker.