Streptococcus agalactiae fait sa réapparition aux Pays-Bas
Le congrès annuel du National Mastitis Council s’est récemment tenu à Dallas aux États-Unis. Le M-team de l’UGent y était présent et vous fait le compte-rendu d’un exposé intéressant sur la réémergence de Streptococcus agalactiae chez nos voisins du Nord (Bellato et al., travaillant au Royal GD). Streptococcus agalactiae est un agent étiologique de mammite très contagieux, dont la fréquence était très élevée autrefois mais qui a presque totalement disparu de nos troupeaux aujourd’hui, notamment grâce à l’application stricte de mesures d’hygiène durant la traite et au traitement fructueux des vaches infectées. Néanmoins, cette bactérie est actuellement en plein essor au sein d’exploitations laitières notamment dans les pays scandinaves. Son incidence est également en augmentation aux Pays-Bas, ce qui explique la réalisation de cette étude.
Cette étude a investigué 268 isolats de Streptococcus agalactiae en provenance de 74 exploitations laitières néerlandaises et a utilisé des techniques moléculaires pour comparer les isolats entre eux afin d’en savoir plus sur la raison de cette recrudescence. Parmi les 268 isolats, 152 souches différentes ont été détectées. Des gènes codant pour la virulence étaient souvent présents. Presque tous les isolats étaient en outre porteurs de gènes de résistance contre les macrolides. On a par ailleurs également constaté, sur base de la présence de gènes de résistance contre les tétracyclines, des indications selon lesquelles bon nombre d’isolats étaient d’origine humaine.
Les auteurs ont conclu que leurs découvertes, et en particulier le risque réel de contamination des vaches par l’homme, sont extrêmement pertinentes et apportent des preuves supplémentaires d’une modification de l’épidémiologie de Streptococcus agalactiae. Alors que la « transmission de vache à vache » était très importante dans les années soixante et au-delà, cela semble différent aujourd’hui, et la « transmission de l’homme à la vache » paraît également être une réalité. Ceci pourrait expliquer pourquoi cet agent étiologique de mammite refait plus souvent surface aujourd’hui après une période d’absence quasi totale. Certaines des souches isolées peuvent provoquer des maladies sévères chez les nouveau-nés et les adultes. Les chercheurs soulignent par conséquent la nécessité d’une vigilance et d’une surveillance du tank à lait. Tous les isolats se sont toutefois avérés sensibles notamment à la pénicilline, ce qui rend un traitement possible.
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